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IKON / TAT / JOY DISASTER (08/05/2007 - Lyon)

IKON

8 mai 2007

Le Loupeka, Lyon

 

Une péniche abandonnée

 

Cette soirée organisée une fois encore par Neutral Zone se présentait comme un événement gothique majeur de l’année : IKON le groupe de gothic rock australien culte passait pour la première fois de sa carrière en France avec 4 dates (Marseille, Lyon, Nancy, Paris) dont celle-ci organisée sur une péniche amarrée dans une zone industrielle post-apocalyptique. La cinquantaine d’entrées de cette soirée révèle d’emblée quelque chose : une fois de plus le public dit gothic n’a pas répondu à l’appel, cela semblerait confirmer que les "gothiques" n’écoutent pas de vrai gothic rock ou ne s’en tiennent qu’à un ou deux groupes des années 80 très connus, sans attrait profond pour la vraie scène, ou n’écoutent alors que ce qui est labellisé "gothique" par les médias grand public sans en être vraiment… En tous les cas, s’il est un groupe pour lequel on ne peut nier l'étiquette "gothic rock", c’est bien IKON. Quoi qu'il en soit, pas de gogoth ce soir là, mais qui s’en plaindra en définitive ; simplement des passionnés. Dommage par-contre que pas plus de gens ne se soit bouger, notamment ceux vivant sur Lyon, car,  jour de semaine ou pas, 50 entrées c’est assez peu pour un groupe culte, même si la péniche était limitée à 110 entrées…

 

JOY DISASTER


Vu la proximité de patronyme avec Joy Division, on ne sera pas surpris que Joy Disaster officie dans un style post punk/cold wave, arborant par-contre un look post-punk assez kitsch et assez "cool". Certaines personnes étaient visiblement venues pour ce groupe de Nancy fraichement rajouté sur cette date et qui accompagne au final IKON sur leurs quatre dates françaises. C'est donc une excellente occasion pour cette jeune formation de se faire connaître du public gothic rock en présentant son premier album éponyme ainsi que des morceaux du prochain album. La prestation se révèle tout à fait sympathique : du post-punk flirtant avec le gothic, mais dans un ensemble très rock n’roll. On retiendra le très bon morceau "This is not" (en écoute sur leur myspace) ainsi que le soutien marqué par les membres de Varsovie, groupe post-punk grenoblois.

 

Joy Disaster

 

TAT


C’est ensuite TAT, projet de la région lyonnaise, qui prend le relais dans un registre complètement différent. Cette date n’est qu’une autre opportunité de se faire connaître dans la région, le groupe multipliant les prestations. TAT est présenté comme de la dark folk, cependant on est bien loin de ce qu'on entend aujourd'hui par dark folk avec tout le côté martial et symphonique. En fait le groupe œuvre dans un registre proche de EMPYRIUM, TENHI et surtout de ATARAXIA à l’époque par exemple de Ill fantasma dell opera, sur fond de projections intéressantes et réfléchies pleine de référence à la philosophie et à la médecine. On notera la voix très particulière et étrange du guitariste leader, accompagné d’un chant féminin. La prestation débute à trois puis se finit à six, et donne l'image au final d’un groupe assez décousu, avec notamment un chanteur gogoth dans tous les sens du terme qui débarque sur la fin, et ajoute un peu plus de décousu au visuel du groupe. Cependant, la courte prestation de TAT s’est révélée très intéressante, et assez mystérieuse, surtout sur le début.

 

IKON


IKON se présente enfin sur la petite scène du Loupeka avec la sobriété propre au groupe sous forme de trio, la batterie et les synthés étant programmés. Si certains pourraient trouver ce genre de prestation trop sobre, autant dans le visuel que le gestuel, les musiciens se contentant de jouer de manière assez statique et limite nonchalante, pour ma part, je trouve que cette attitude colle parfaitement à l’atmosphère dégagée par IKON, très sobre et baignant dans une mélancolie contenue, dignes, blasés dans le sens sans emphase mais avec beaucoup d’émotion. Cet aspect ressort parfaitement avec la voix monocorde de Chris MacCarter, qui en plus de la guitare, s'occupe désormais également du chant depuis le départ de Michael Carrodus en 1998, officiant toujours dans la veine Ian curtis de JOY DIVISION. Dino Molinaro est toujours présent à la basse et un nouveau comparse s'est joint à eux à la guitare. IKON est certes un groupe de gothic rock classique (donc ni metal ni electro sauf pour les remix) mais avec une personnalité bien marquée. Son imagerie sobre, froide et stricte également, vient de JOY DIVISION mais aussi d'un intérêt pour DEATH IN JUNE, une partie du répertoire de IKON étant des ballades tendance folk, ayant d’ailleurs repris le "Fall apart" de DEATH IN JUNE étrangement demandé en vain par quelques personnes du public. Dernièrement, le groupe est étrangement devenu membre de la Church of Satan, plutôt rare pour un groupe de ce style.

 

IKON s’est formé en 1991 et mis à part des compilations et de nombreux singles sa carrière se ramène à six albums : In the shadow of an angel en 1994, A moment in time en 1995, Flowers for the gathering en 1996, This quiet earth en 1998, On the edge of forever en 2001, et le tout dernier Destroying the world to save it en 2005.

 

Concernant le show de ce soir, IKON entame directement avec de vieux titres de référence avec "Reality is lost" pour commencer, ou encore en troisième titre "Echoes of silence", tous deux sur A moment in time, et plus tard dans le set "In a lonely place" et l'incontournable "Condemnation" (de In the shadow of the angel), à mon avis l’un des meilleurs morceaux de IKON dont le "Condemnation" du refrain était scandé par une partie du public (dont les Joy Disaster). Aucun morceau de l’excellent Flowers for the gathering n'a été joué ni étrangement du précédent album On the edge of forever, par-contre on notera un morceau du fade This quiet earth avec "Subversion", néanmoins très bon. Le reste de la prestation était axé sur des morceaux récents: de Destroying the world to save it avec "Rome" et la ballade "God has fallen from the sky" pour clôturer la première partie (je soupçonne également l'execution du morceau "Never forgive never forget" mais ne figurant pas sur leur playlist le doute s'impose), ainsi que des morceaux du ep 2004 Psychic vampire avec "I never wanted you" et "Blue murder". A quoi s’ajoute un certain nombre de morceaux non identifiés, la plupart étant des nouveaux morceaux ou des titres de singles comme "Among the runes", "All depths of despair", "Garden of the lost", "Torn", "Alone".

 

Ikon enchaîne ensuite avec deux morceaux en rappel, d’abord "Black roses" (de In the shadows of an angel), puis Chris Mc Carter revient une dernière fois, seul, pour un morceau uniquement aux synthés et programmations pour clore une prestation fort sympathique, même si certains morceaux excellents ont été oubliés, mais la playlist semble varier d'un concert à l'autre, et vu le nombre impressionnant de bootlegs que le groupe propose, ils doivent bien figurer sur l’un d’eux ?!

Très bonne prestation, très bonne soirée!

Adnauseam

Playlist IKON

 

Reality is Lost
Amongst the Runes
Echoes of Silence
Blue Murder
All Depths of Despair
The Garden of the Lost
I Never Wanted You
Subversion
Condemnation
Torn Apart
Rome
In a Lonely Place
Psychic Vampire
Black Roses
Disenchanted Lullaby

 

Video

(mauvaise qualité mais bon souvenir)

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