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PARADISE LOST / SAMAEL (18/02/2010 - Winterthur/Suisse)

 PARADISE LOST / SAMAEL

Salzhaus, Winterthur (Suisse allemande)

18/02/2010

 Tournée Faith Divides Us, Death Unites Us

 Par Adnauseam

 

N'ayant pu être disponible lors du passage de Paradise Lost à Lyon, j'ai saisi l’opportunité de cette date de fin de tournée dans la zone allemande de la Suisse. Initialement ce passage de Paradise Lost à Winterthur devait avoir lieu le 10 décembre mais a été annulé. Ce fût aussi l’occasion propice de visiter cette ville suisse au patrimoine imposant qu’est Zurich à 15mn de Winterthur. C’était  ainsi la quatrième tournée que je captais depuis Symbol of Life qui avait marqué le retour inspiré de Paradise Lost au gothic metal et mon premier passage à la salle Salzhaus, à l’esthétisme sympathique mais pas forcément pratique si on ne se positionne pas stratégiquement avec ses poutres. Chaque tournée de Paradise Lost a son importance pour le vieil adepte car depuis quelques années Paradise Lost ne cesse de faire référence à son passé. Le dernier hommage à ce glorieux passé est la réédition des démos en mai 2009, ainsi que le pressage limité du ep Frozen in darkness regroupant 2 titres de la demo du même nom, une période jusqu'à laquelle Paradise Lost ne remontait pas, ce qui ne pouvait qu'intriguer le vieil adepte…

Les précédentes tournées ont souvent associé Paradise Lost à de grosses formations bien que dans des styles différents. Adepte de Paradise Lost depuis 1993, je n’ai vu le groupe sur scène qu’à partir de Symbol of Life, alors à Vevey en Suisse Romande. C'est Within Temptation qui assura alors la première partie. Je vis à nouveau Paradise Lost dans cette même salle du Rocking Chair pour la tournée suivante du très bon Paradise Lost qui marquait un retour encore plus marqué à leur style typique, cette fois-ci en compagnie de Orphaned Land pour promouvoir Mabool dans un registre dark metal ethnique. Enfin, l'opportunité de voir à nouveau Paradise Lost s'est présenté pour la tournée suivante pour In Requiem, cette fois-ci à Lyon avec Eyes of Eden, groupe de Waldemar Sorychta (célèbre producteur notamment de Samael). C’est donc cette fois-ci Samael qui ouvre pour Paradise Lost. Cette tournée européenne en compagnie de Samael devait se termnier peu après, mais des dates sont prévues pour Paradise Lost en Australie dès avril avec Sirenia. Les dates françaises se sont faites également en compagnie de Adagio, un de ces groupes de heavy des plus lassants que certains trouvent émotionnels, et dont l’absence ne pouvait qu’être satisfaisante.

SAMAEL

Samael - 18.02.2010 Winterthur

Malgré la différence de style, Samaël a de nombreux points communs avec Paradise Lost : une carrière commencée à la fin des années 80, devenu depuis une référence dans le metal sombre, ayant pas mal évolué et ayant acquis un statut culte que ce soit pour ses premiers albums ou pour ses albums de la notoriété, avec cette volonté aujourd’hui d’honorer à nouveau son passé. Samael semble lui aussi retourner à ses racines: le groupe prenant désormais en main sa carrière, il a réédité son premier 45 tours Medieval prophecy à l'occasion et de son dernier album Above sorti en mars 2009, qui a quelques relents primitifs revendiqués.

Là encore ce n'est pas les occasions qui m'ont manqué de voir Samael puisque cette date était la cinquième prestation à laquelle j’assistais. La précédente ne compte pas vraiment. C’était quelques mois avant en août lors du Vnv Rock Altitude Festival où, venu pour voir les excellents Electric Wizard, accompagné" de Blood Ceremony, j’ai raté quasiment l’intégralité du show de Samael positionné en début de soirée et j'ai alors dû me contenter de deux titres qui m’ont confirmé que le groupe valorisait son passé. La première fois remonte bien plus loin, en 1996 pour une date mémorable à Lyon aux cotés de Rotting Christ époque Trilogy of lost lovers et Moonspell à la grande époque de Irreligious. Samael y présentait alros Passage, fraichement sorti, agréablement surprenant, qui en avait désappointé plus d'un dans le monde du black metal, rapidement devenu culte et qui restera un album marquant. J’ai pu assister ensuite à plusieurs concerts de Samael à différentes périodes : à Genève en compagnie de Cathedral en 2003 et à nouveau à Genève en 2005. Ensuite, j’ai un peu perdu le groupe de vue, un peu déçu après Reign of Light sorti en 2004.

A chaque prestation de Samael, je dois reconnaitre que je suis sorti du concert vraiment ravi. Les morceaux prennent toute leur force sur scène, ce qui n’est pas le cas de tous les groupes, certains sont plus fait pour le cd à s’immerger chez soi, mais ce n'est pas le cas de Samael. Tout comme Paradise Lost, Samael a développé une identité propre, qu’elle soit musicale, conceptuelle ou visuelle. Above, mis évidemment à l’honneur ce soir, est un hommage aux débuts black metal du groupe, mais en même temps, cet album est bien loin du côté black doom morbide que le groupe développait à ses débuts. C’est plutôt un album rapide où on retrouve le côté orchestral et puissant de Passage, le groupe ayant peut-être un peu trop bidouillé avec les expérimentations electro par la suite. C’est donc plus un retour de l’aspect orchestral et puissant. Comme d’habitude, l’entité Samael sur scène a du charisme : Xy a toujours son rôle particulier partagé entre les synthés et les percussions, parfaitement maitrisé depuis bien longtemps et qui donne là aussi une identité visuelle au groupe. Masmiseim est toujours enjoué à la basse, il semble comme dans un état d’extase à chaque prestation. Makro, le dernier venu dans le groupe, en 2002, est totalement intégré à l’entité Samael. Enfin Vorph, au look parfois un peu excentrique, mène le groupe avec charisme, avec un regard plutôt vicieux en chantant tel un serpent. Niveau contenu, outre des morceaux de Above, on notera des morceaux de l’excellent Passage, comme "My savior" ou l’incontournable "The ones who came before", morceau de black symphonique avec un côté electro bien marqué, l’un des meilleurs du groupe. Mais aussi et surtout, on retiendra l’excellent "Into the pentagram", dans sa version 1995, puisque Samael avait préparé en 1995 au changement à venir en sortant Rebellion un mini-cd avec des remixes de "After the sepulture" et "Into the pentagram". Depuis mon écoute de cette version à l’époque de sa promotion  sur une compil, ça reste pour moi  l’un des meilleurs morceaux de Samael, et un morceau avec une sacrée ambiance occulte très bien réanimée en live. J’avais d’ailleurs pu l’écouter déjà au VNV Rock Altitude (d’où mon regret d’avoir raté le show !). Je n’ai malheureusement plus tous les morceaux en tête, Samael a toutefois pioché du très bon dans l’ensemble de sa discographie. On notera notamment "Slavocracy" pour l’album Solar Soul.

Samael - 18.02.2010 Winterthur

 

PARADISE LOST

Vient alors le moment de Paradise Lost. Je garde un souvenir particulier et très subjectif de ce concert. Paradise Lost au final semble avoir traversé ma vie et chaque album semble avoir cristallisé bien des émotions négatives, ce qui fait qu’écouter Paradise Lost est pour moi toujours plus chargé, d’autant que j’étais en train de vivre une expérience de paradis qui se perd... Avoir écouté le groupe 15 ans fait que ça m’évoque un paquet de souvenir négatifs, de fantômes, et qu’il s’en rajoute pour sûr, la musique les emprionnant tout en soulageant car la musique n’est pas un divertissement, et ne doit pas l’être. Nombreux sont désormais les fans de différentes générations et albums présents aux concerts de Paradise Lost et qui y manifestent leur enthousiasme. Là aussi c'est une sensation particulière que cet autre regard et ce ressenti différent puisque je me suis rendu cette fois-ci à ce concert de Paradise Lost, contrairement  aux précédents entre vieux adeptes du groupe, en compagnie d'une personne adepte de Paradise Lost plus jeune, avec son ressenti et ses morceaux de référence.

La précédente tournée avait vu la réapparition de Gothic(1991) avec son cultissime morceau éponyme, cette fois-ci  "Gothic" ne sera pas joué, mais ce sera "Eternal" qui sera mis à l’honneur, que le groupe ne jouait plus depuis la tournée Icon. Ecouter "Eternal" en live en 2010, l’avoir en face, tant d’année saprès l’avoir découvert et avoir ressenti la force de ce morceau  restée intacte au fur et à mesure des écoutes et des années est une expérience étrange, d’autant que pour les nouvelles générations de fans c’est un morceau secondaire, car chacun attend bien des titres différents qui ont marqué chacun d’une manière différente à un moment différent, car la musique de Paradise Lost a ceci qu’elle est touchante. Un gars du public a étonnement réclamé à plusieurs fois  "Breeding fear"... On peut toujours rêvé mais qui aurait cru que Gothic serait remis à l’honneur après toutes ces années, mais Lost Paradise 1990) est tout de même bien plus imprégné de death et dans un esprit bien morbide.

C’est évidemment le dernier album en date qui sera mis à l’honneur ce soir, Faith Divides Us, Death Unites Us, un album que je n’avais pas encore eu le temps d’approfondir à fond, un album intriguant, avec sa pochette basée sur un tableau de Danse Macazbre de Hans Holbein avec un titre qui résonne tel une sentence. Après un courte intro d’ambiance, Paradise Lost attaque ainsi le show avec le morceau "Rise of Denial", un morceau qui pour ma part est loin d’être le plus intéressant de l’album malgré ses réminiscences marquées de Shades of God (1992). Il sera d’ailleurs  justement enchainé avec "Pity the Sadness" de cet album. Ce premier titre a été marqué par un problème de son au niveau de la voix de Nick qu’on a quasiment pas entendu les premières minutes, problème qui sera récurent, son chant restant un peu étouffé, malgré les indications de Nick excédé et ses interventions directes sur les réglages. De Faith Divides Us, Death Unites Us, seront également joués "I remain" et "Frailty", en fait les morceaux peut-être plus bruts de cet album, qui bien qu’ayant une atmosphère plus austère est aussi plus brut. Le morceau éponyme pour lequel le groupe a réalisé un très bon clip touchant, basé sur l’horrible affaire Fritzl en Autriche, était également au programme, en position de premier titre du rappel. Concernant les morceaux marquants de l’album, qui sont pour ma part les plus doom, on a eu droit à l’excellent "First light", mais on déplorera l’absence de "As horizon end" qui ouvre l’album sur une note bien noire, et de "Last regret" dans le même genre.

Le reste de la playlist va évidemment reprendre quelques morceaux de références du groupe, l’incontournable "As I die," toujours aussi excellent, et piocher dans des nouveaux classiques de Paradise Lost comme "The enemy" (de Requiem) ou "Erased", fort acclamé par le public, single de l’album Symbol of life. Ce même album qui avait marqué le retour à l’inspiration de Paradise Lost en 2002, et marqué d'un certain succès, est d’ailleurs peu joué, seul en sera également joué "No Celebration", le morceau bien doom de cet album, qui après coup est dans un style très moderne avec ses sons electro, et moins typé Paradise Lost que ses successeurs. L’excellent et sombre "Requiem" de In Requiem achèvera la première partie du show avant le rappel. Niveau incontournable, il y a aura bien évidemment l’excellent "Say Just words" qui clôturera ainsi un show excellent, avec du même album "One second", dispensable je pense aujourd’hui. Draconian times est toujours mis à l’honneur avec "The Last Time" qui fait sa réapparition en rappel et "Enchantment" dont le groupe ne s’est jamais défait… Et malgré un très bon show, on constate quelques absences cruelles : toujours aucun morceau de l’album Icon (1993), et cette fois disparition de l’album Paradise Lost (2005), pourtant excellent, même pas de "Grey" qui avait donné lieu à clip…

Chaque tournée est de Paradise Lost est ainsi différente, avec à chaque fois ses bonnes surprises, quelques regrets, mais toujours un show de qualité, malgré pour ce soir les quelques problèmes de réglages de la voix bien indépendants de Nick. Sur le moment, je n’ai pas trop prêté attention au batteur qui semblait populaire. Paradise Lost semble avoir du mal à dénicher visiblement un batteur et ils ont dû aller le chercher encore plus loin, puisqu’il ne s’agissait rien moins que du suédois Adrian Erlandsson, passé dans pas mal de groupes mais surtout batteur originel de At The Gates, groupe culte qui a débuté comme Paradise Lost sur Peaceville à la même époque…

Playlist Paradise Lost

Rise of Denial
Pity the Sadness
Erased
I Remain
As I Die
The Enemy
Eternal
First Light
Enchantment
Frailty
No Celebration
One Second
Requiem

 Rappel
Faith Divides Us, Death Unites Us
Last Time
Say Just Words

 

Courte video de "No celebration" par The byterider

 

 

 

 

 

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