" Crises de lucidité "
Dark gothic atmosphérique
France
Adipocere, 2003
Crises de lucidité est le direct successeur de Pathos (1998) et Charnelle transcendance (1997) qui devait initialement sortir en 1998 et qui a été entre temps retravailler. Les premières versions de cet album viennent sous forme d'une box A5, contenant livret A5, stickers et photos en plus. On retrouve évidemment avec ce "Crises de lucidité" au titre très évocateur, explicitant ainsi la désillusion brutale et ses conséquences, le style typique de Eros Necropsique, la voix incantatoire, sombre et poétique de Olivier Dehenne qui déclame des textes poétiques, charnels, emotionnels et tristes sur une musique qui reprend la ligne des précédents albums, cette fois-ci plus riche et moins minimaliste, même si on reconnaît d'emblée leur style dark gothic, parfois purement atmosphérique, parfois plus metallique, avec un chant féminin très présent sur cet album.
On retrouve avec ces huit morceaux en 55 minutes, les différentes facettes à chaque fois utilisées par le groupe, que ce soit un morceau folklorique en support d'une fable avec "le lisier", des morceaux plus atmosphériques au synthé avec "Reflets d'univers",des morceaux plus puissants et symphoniques (qui ont, je trouve, une touche de Lacrimosa de l'époque de l'excellent "Inferno") avec "Ce que charrie le flot de vie", le morceau funèbre à l'orgue avec "Alcool" ou un morceau dynamique qui mélange plusieurs facettes comme l'excellent "Le nécrophile".
En bonus, on se délectera d'un clip, constitué de montages live, pour l'excellent morceau "L'appel de Dionysos", l'un des meilleurs morceaux de Eros Necropsique, qui a servi de promotion à Eros Necropsique à ses débuts et qui n'était alors pas passé inaperçu avec son texte très charnel, aspect charnel qui est une composante indiscutable de Eros Necropsique comme en atteste la prestation scénique ici filmée avec ces deux femmes nues s'enlaçant. Cet aspect s'insère dans un tout, malgré que trop souvent certains réduisent Eros Necropsique à son côté charnel et décadent, notamment scatophile, ce qui est bon pour ceux qui ne saisissent rien à Eros Necropsique et aiment uniquement le côté choquant, que le groupe d'ailleurs cultivait à ses débuts tout en mettant par la suite l'accent sur le coté poétique qui allie érotisme, poésie, décadence, mort et qui nous parle avant tout de la vie et de la lucidité.
Pour mieux comprendre le concept de Eros Necropsique, vous pouvez approfondir en vous procurant le très bon roman de Olivier Dehenne, "Les miasmes de la claustration".
Adnauseam (2005)