"The shadows eternal call"
True black metal
Allemagne
Undercover records, 2005
J'attendais avec impatience le nouvel album de GRAVEN, leur premier album "Perished and forgotten" en 2002 étant l'une de meilleures productions sorties en true black, pour être précis, avec ce son crade froid et torturé, bien loin des caricatures pitoyables qui inondent l'underground. GRAVEN annonçait contre toute attente dans le livret du précédent album qu'il s'agissait, comble du paradoxe, du dernier album avec un son si clair et propre, voilà qui laissait perplexe…
Toutefois The shadows eternal call, quatre ans après ce premier album semble ne pas coïncider avec ces expectations; en fait si on veut un "Perished and forgotten" en version plus crade, il faut tout simplement opter pour le premier album solo de VARGSANG Call of the nightwolves sorti en 2003, qui a quitté GRAVEN où il assurait les guitares et le chant; il ne reste donc de GRAVEN que Vronth qui se charge des percussions et qui s'est associé pour ce nouvel album sans son vieux comparse de Vargsang (avec lequel il officiait déjà dans NOCTI VAGUS), de Mardar aux guitares et Zingultus pour le chant… Le résultat est un album assez différent du premier album dont Vargsang semble avoir vraiment pris la continuité. Même si le style n'est pas pour autant le contre-pied évidemment, on n'est pas rentré dans quelque chose de plus radical, on est même dans quelque chose de plus faiblard au niveau atmosphère générale, on est toujours cependant dans un black inspiré principalement par le DARKTHRONE de la bonne époque (Transylvanian hunger...) mais l'ensemble reste nettement moins bon que le précédent chef d'oeuvre mis à part quelques morceaux bien excellents comme "The glorious end". L'ensemble se révèle donc moins bon qu'au temps de la collaboration avec Vargsang; le chant est pour sa part bien moins efficace, mais on sent un peu moins d'inspiration d'une manière générale, déjà au niveau des textes parfois très clichés ("les créatures de la nuit s'éveillent pour appeurer l'humanité"…) et au niveau de certains passages moins prenants ou beaucoup plus dispensables. On sent d'ailleurs que l'inspiration de DARKTHRONE est utilisée différemment, et va chercher un peu ailleurs que dans leurs meilleures réalisations comme sur le très peu inspiré et plus rock n' roll dans l'âme "The presence of death".
Si GRAVEN s'inspire depuis le début incontestablement de groupes comme DARKTHRONE, je lui trouvais bien plus d'identité sur la première réalisation, car il propose cette fois-ci quelque chose de plus fade. Cela étant dit, GRAVEN reste bien supérieur à ce qui sort régulièrement dans la scène true black évidemment, mais on ne retrouve pas l'aura de Perished and forgotten qui espérons-le n'a pas péri ni n'a été oubliée…
Adnauseam