KONGH
"Counting Heartbeats"
Doom sludge
Suède
Trust No One
2007
Il ne faut pas confondre KONGH avec le vieux groupe hollandais KONG, lancé par Peaceville au début des années 90 et qui proposait du metal expérimental.
KONGH est un jeune trio suédois formé en 2004 qui n'a sorti, avant ce premier album, qu'une demo en 2006 avant d’éveiller l’intérêt de Trust No One, label suédois spécialisé dans le post-metal, qui a sorti entre autres le tout premier enregistrement de CULT OF LUNA: un split ep en 2000 aux côtés de SWITCHBLADE. Le style de KONGH s’inscrit justement dans cette vague "post-metal" qui recouvre un domaine assez varié où se côtoient influences core, doom et atmosphérique, avec selon les cas un dosage différent de ces ingrédients.
Qu'en est-il du cas de KONGH? L'influence doom prévaut nettement chez KONGH, puisqu’il s'agit d'un style lourd, assez lent, toutefois jamais extrêmement lent, mais qui reste pesant dans l'ensemble. Comme il convient de le remarquer aujourd'hui plus que jamais, le terme doom recouvre des réalités différentes, différente notamment de ce que l'on entendait par doom dans les années 90, surtout depuis l'émergence de la mouvance post-metal, car il s'agit bien dans le cas de KONGH de ce style de doom qui flirte avec le post-core, ce qui se ressent notamment dans le chant. On ne tombe toutefois jamais dans un doomcore extrême tel que pratiqué comme OVERMARS ou MONARCH. Le côté core pourrait rappeler, avec ses parties lourdes et ses accélérations rapides, CULT OF LUNA, mais sans toutefois le côté atmosphérique. Le son est d'ailleurs plutôt gras d’où le qualitatif de "sludge" (qui signifie boueux) utilisé pour décrire la musique de KONGH. Les frontières étant parfois fines, précisons que KONGH ne tombe jamais dans le stoner puisqu’il ne propose heureusement pas de sonorités psychédéliques. Ce genre de groupe de doom, dont fait partie KONGH, est actuellement en essor ; on pourrait faire notamment des rapprochements avec SWITCHBLADE, un autre groupe suédois, avec qui KONGH sera en tournée scandinave en décembre 2007 pour promouvoir ce premier album.
KONGH propose avec Counting Heartbeats un premier album plutôt bon auquel il manque toutefois un petit quelque chose, peut-être une touche atmosphérique ou mélancolique. Quoiqu'il en soit le long de ces 5 longs morceaux (chacun oscillant entre 11 et 15 minutes), malgré un ensemble un peu trop uniforme, on relèvera de bons moments captivants comme ce passage doom sur "Megaprimatus", saturé, avec des guitares rapides mais grasses, appuyé en fond par des guitares dissonantes.
Adnauseam