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MONOLITHE (Funeral doom atmosphérique - France)

Monolithe - IIMONOLITHE

"II"

Funeral doom atmosphérique

France

Appease Me / Candlelight, 2005

 

 

La scène doom prend depuis quelques temps un nouveau souffle, avec de nouveaux groupes créatifs et l'exploitation de nouveaux sous-genres dans le doom comme le funeral doom. C'est cette voie qu'explorent les français de Monolithe. La voie du doom n'a guère été exploitée sur le territoire français et Monolithe est l'une des rares formations de doom notamment de ce style, avec DESPOND dont Richard Loudin, le chanteur, est aussi membre. Les musiciens qui ont traversés le chemin de Monolithe ne sont d'ailleurs pas des inconnus dans la scène puisque le line-up du premier album rassemblait des musiciens de formations françaises de gothic metal comme The Old Dead Tree (Nicolas Chevrollier) ou Anthemon (Marc Calnlers et Sylvain Bégot, leader de Monolithe).

 

Un monolithe représente en architecture quelque chose fait d'un seul bloc de pierre, une très grosse pierre, rien d'étonnant donc à ce que d'une part Monolithe pratique du funeral doom, ici plutôt atmosphérique comme la nouvelle vague inspirée (moins atmosphérique que Shape of Despair cependant et à la base beaucoup plus funeral doom) et à ce que d'autre part, Monolithe propose un morceau d'un seul bloc justement: tout comme le précédent album intitulé "I" sorti en 2003, ce nouvel album est constitué d'un seul long titre de plus de 50 minutes.Si les morceaux de doom sont habituellement longs, Monolithe repousse ainsi les limites. Evidemment, ces cinquante minutes ne sont pas une sempiternelle répétition, de nombreuses variations, sous-morceaux et parties se détachent. On comprend bien qu'un unique long morceau a un sens évidemment plus profond que de dépasser les précédents maîtres dans l'art des longs morceaux. A l'instar de la démarche d'un Mortiis vieille époque, cet unique morceau découpé est une sorte de voyage où chaque partie ne prend son sens que dans l'ensemble. On comprend qu'il ne s'agit pas ici d'aimer une "chanson" ou un "morceau "mais bien avant tout de s'immerger dans cette quête spirituelle au fondement de l'humanité comme semble l'évoquer le cours texte de l'album, où on se trouve dans le mouvement même des choses, au sein du chaos. Car ici, il ne s'agit pas tant de plonger dans un état d'âme personnel mais de pénétrer le fond chaotique des choses, pénétration facilitée par cette musique très lourde, lente sans trop l'être (ce n'est pas du Reverend Bizarre), mélodique, atmosphérique avec une voix profonde typique du doom/ death. Evidemment pénétrer ce fond chaotique des choses, c'est avant tout aborder l'existence, et comme tout album honorable de doom metal, cette musique est là pour exorciser le négatif en nous comme le rappel la phrase de Bossuet utilisé dans le livret: "Nos vrais ennemis sont en nous-mêmes"...

 

Adnauseam

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