10/02/2007
Le Romandie, Lausanne (Suisse)
Quelques mois seulement après un passage à Lyon (le 21 juin : We were here!), Cinema Strange, à nouveau en tournée, refait l’honneur d’un passage à proximité (c'est relatif) suite au sold out et aux limitations de leur dernier passage, voici une nouvelle occasion pour moi de revoir Cinema Strange, cette fois-ci dans la sympathique salle du Romandie et en co-organisation avec l'association gothique The Sanctuary, Cinema Strange s'étant imposé comme une référence du revival batcave, et le public ayant d'ailleurs répondu de fait à l'appel.
Pas de première partie pour cette soirée, même si comme pour toute soirée goth, une bonne part du public trouvera pleine satisfaction dans le dancefloor très axé goth/ batcave/ deathrock mais c’est évidemment la longue prestation de 1h30 de Cinema Strange qui donnera sa réelle consistance à la soirée.
The Look
Le groupe arrive cette fois-ci sur scène à trois (pas de batteur pour cette prestation), avec comme à chaque fois un look des plus excentriques, à chaque fois différent. Cette fois-ci le chanteur est en dandy avec costume et chapeau, avec évidemment un petit signe androgyne qui trahit : des petits souliers ouverts à talon, le guitariste a la tête bandée et on ne perçoit que les yeux maquillés de noir et le bassiste est des plus farfelu, encore moins en noir que les deux autres (les batcaves aiment les trucs bariolés et le noir n'est plus un code nécessaire chez Cinema Strange) avec une jupe, jaune tout comme ses cheveux et du rouge à lèvre.
The Music
On entre en effet dans un univers extrêmement particulier avec Cinema Strange ; parti du batcave, le groupe a évolué vers ce qu'on appelle dans le gothic du "cabaret", avec un côté très androgyne, farfelu et déjanté. C'est justement tout cet univers qui a été abordé musicalement, avec une présence marquée fort appréciable du premier album avec les excellents morceaux que sont "Moundshroud" avec son orgue, "Aboriginal anemia", "En hiver" ou encore l'excellent morceau deathrock "Greensward grey", pour clore traditionnellement le rappel (enfin le premier en l'occurrence), très apprécié du public qui peut alors plus facilement se mouvoir sur ces sonorités. Le très bon second album "The astonished eyes of evening" a été évidemment à l’honneur avec "Catacomb kittens" et son introduction de cours de primaire ("une petite malle… malle…malle") ou encore avec "Legs an tarpaulin".
The Show
Cinema Strange sur scène c'est un spectacle particulier dit cabaret, où nos 3 personnages, Lafitte à la guitare, Zampano au chant et Yellow à la basse ont chacun un rôle propre qui semble toujours très improvisé, le clou du spectacle étant le chanteur, qui téléphone dans sa chaussure ou danse avec sa veste endossée par le pied du micro, à quoi s'ajoutent les mimiques les plus étranges des autres musiciens, notamment de Yellow qui semble parfois danser comme une petite fille, avec des expressions de surprise et de naiveté, avec des scènettes assez particulières comme jouant une partie pleurante sur sa basse avec un regard larmoyant et naïf ; un univers théatral non pas tragique mais enfantin, par-contre très bien mené. La théatralité dure jusqu'à la dernière minute puisque les musiciens se cherchent à travers le rideau qui les séparent des loges, avec toujours ces mimiques figées et expressives.
Après cette deuxième prestation de Cinema Strange à laquelle j'assistais, j'en conclus que le groupe porte plus que jamais son nom à merveille et propose, à l’évidence, un spectacle maîtrisé et captivant qui permet de bien s’immerger dans cet univers particulier.
Adnauseam