DARK SANCTUARY / COLLECTION D’ARNELL ANDREA
Salle Victor Hugo, Lyon
01/04/2006
Voilà une date de concert que j’attendais impatiemment car l’opportunité de voir DARK SANCTUARY est rare. Depuis ses débuts le groupe n’a fait qu’une dizaine de concerts et l’initiative de Neutral Zone d’organiser cette date ne peut qu’être saluée, d’autant plus dans cette salle à configuration théâtre. Il est intéressant également d'avoir mélanger deux factions différentes du public heavenly avec le dark atmospheric de DARK SANCTUARY et la cold wave neo-classique de COLLECTION D’ARNELL ANDREA, chacune des deux factions du public ne connaissait d'ailleurs pas dans son ensemble l’autre groupe, un public pour une part constitué par des adeptes de dark metal préoccupés d’atmosphères et évoluant dans le dark atmospheric, et d’un public plus âgé, anciens adeptes de gothic, de new wave et de cold wave.
C’est sur l’excellente intro du dernier album en date, Exaudi Vocem Meam, que DARK SANCTUARY entre sur scène. Mise à part la robe de Renaissance de Dame Pandora et les émotions mélancoliques, la prestation de DARK SANCTUARY ne joue pas sur la théâtralité. Au contraire, DARK SANCTUARY à l’inverse de bon nombre de formation oeuvrant dans des musiques d’ambiances s'attache plus à la prestation musicale qu'à la prestation visuelle, et l’on comprend bien pourquoi la formation se compose de 6 membres, cette prestation marquait même l’arrivée d’un septième membre à la batterie, car tout est pleinement joué, rien n’est samplé ou pré-enregistré, et selon les morceaux, Arkdae et Yggdrasil peuvent se retrouver des synthés à la guitare acoustique. Bien évidemment, des morceaux du dernier album en date Exaudi Vocem Meam part 1 sont joués, la prestation débutera d’ailleurs avec le moyen "Memento mei" puis viendront le très bon "Elle et l’aube", ou encore cette étrange reprise magnifique qu’est "The garden of Jane Delawney". Deux morceaux de Exaudi Vocem Meam part 2 déjà enregistrés mais non encore disponibles seront également joués. Concernant les morceaux des autres albums, "D’une mère à sa fille" du précédent album Les mémoires blessées» sera joué ainsi que le très bon "Cet enfer au paradis" du deuxième album De lumière et d’obscurité. L’excellent premier album sur lequel n’était pas encore Dame Pandora, arrivée dès le troisième album, ne sera évidemment pas en reste avec d’abord le morceau folk "Valley to the pain", mais surtout le long morceau de 13 minutes dans son intégralité "Anathème" avec ses paroles apocalyptiques, initialement le dernier morceau du set. Pourtant la prestation s’achèvera avec le meilleur morceau du groupe, avec ce monument de dark atmospheric qu’est "L’autre monde", ici dans une version acoustique, peut-être moins tragique mais très bonne. Dark Sanctuary quittera la scène sous les applaudissements et les éloges, avec même un bouquet de fleurs pour Dame Pandora, chanteuse sensible, très simple et communicative avec le public. Evidemment, le vieil adepte de Dark Sanctuary que je suis, très satisfait de la prestation regrettera que les morceaux les plus enivrant comme "Dein Kalter Stein" (le morceau avec Marcus de Empyrium) du dernier album, ou encore le très intense "Vie éphémère" n’aient pas été joués, mais on ne pourra absolument pas se plaindre de cette bonne prestation en tout état de cause.
Alors que le public s’est un peu réduit, COLLECTION D’ARNELL ANDREA monte sur scène et quelques personnes se retireront encore progressivement. Certes, si Collection d'Arnell Andrea officie dans un registre différent, cette formation est également très intéressante, même si moins intense, car elle a une forte identité avec ce romantisme un peu réactionnaire malgré lui et cet intérêt pour le quotidien de l’entre deux guerre avec ses images en noir et blanc projetés de toute part aussi bien sur l’écran central que étonnamment sur les murs sur les côtés avec des films différents, pour mieux rentrés dans cet autre univers. Pour ma part, c’était la troisième prestation à laquelle j’assistais et je dois dire que si la première en 1997 à Strasbourg m’avait laissé une impression mitigée, les suivantes ont mobilisé beaucoup plus mon intérêt et les récents morceaux sont bons, on notera même un inédit pour l'occasion. Le style est originellement un mélange de cold wave, de new wave dans les rythmes et les synthés et de neo-classique avec ce violoncelle, élément caractéristique du groupe depuis ses débuts, le tout avec un chant féminin très particulier, assez nostalgique et entraînant ; les guitares des derniers morceaux sont plus puissantes, plus modernes peut-être, plus saturées et coulées, ce qui fait que le tout sonne très intéressant en live. La prestation a été plutôt longue et intéressante, mais très différente de celle de DARK SANCTUARY.
Une très bonne soirée associant deux groupes fort différents quoique officiant dans deux sphères de l’heavenly voices, Collection d’Arnell Andrea est d’ailleurs sur le label heavenly français, Prikosnovénie, qui a réédité tout son back catalogue.
Adnauseam