01/06/2006
L'Usine, Genève
Deuxième passage à l'Usine organisé par le Kab pour JESU, cette fois-ci tête d'affiche, étant venu une année auparavant en compagnie d'Isis. C'était une date pleine à craquer, ce qui ne fût pas le cas ce soir.
Justin Broadwick part I
La soirée débute avec FINAL, un des nombreux projets de Justin Broadwick de JESU. En fait, FINAL est un projet de Justin débuté lorsque Godflesh était encore en activité puisque ses premiers enregistrements sous ce nom datent de 1993 avec l'album One. Ont suivi plusieurs singles et deux albums, Two en 1996 et Solaris en 19. Après un long silence, Justin vient tout récemment de sortir Three, un double CD chez Neurot Records. Alors que le public est encore très clairsemé et attend le début des concerts dans la pénombre d'une lumière blafarde, Justin arrive sur la scène, vêtu d'une capuche, et s'installe devant son ordinateur portable. Cela marque en fait le début de la prestation qui se déroulera avec Justin assis sur une chaise tout à gauche de la scène et la salle plongée dans la pénombre mise à part une lumière froide bleutée projetée sur l'ordi. En fait, Justin réalise toutes les sonorités à laide d'une guitare reliée à un ordinateur, il s'agit là de sonorités très planantes, très ambiantes toutes traitées par ordinateur donc bien loin de quelques choses de classique. Justin sera toutefois aidé à la guitare sur certains morceaux par son compère de JESU. La prestation a ainsi été très sobre avec une musique très ambiante mais très intéressante.
Justin Broadwick part II
Malgré qu'il soit annoncé comme tête d'affiche, c'est JESU qui prendra la relève de FINAL, Justin est donc de retour sur scène après une pause. Depuis son précédent passage à l'Usine, JESU n'a sorti qu'un EP (chez Hydrahead à nouveau), présenté ce soir-là. La playlist (de quelques morceaux vu leur longueur) sera donc surtout centrée sur l'excellent premier album éponyme, un de ces opus marquant sortant du lot. "Jesu" est rendu toujours aussi bien sur scène avec entre autres les excellents Friends are evil et Tired of me. Cette fois-ci, la prestation sera intégralement sous forme de trio (pour leur dernier passage, Aaron Turner de Isis et gérant du label Hydrahead les avait ccompagné sur plusieurs morceaux). Jesu est toujours aussi sobre, dépouillé, sans artifice, ce qui serait totalement inutile. La musique de JESU n'en a pas besoin pour être totalement atmosphérique et enivrante. Elle est lourde, pesante et froide, avec ce côté doom. Tout cela uniquement en combinant basse, batterie, guitare et le chant de Justin particulièrement atmosphérique. La prestation de JESU s'est révélée aussi bonne que la précédente devant un public toutefois bien moins nombreux que lors de son ouverture pour ISIS qui avait drainé le gros du public.
Vernissage de Knut
Si JESU est la tête d'affiche officiel, c'est KNUT qui étrangement clôt la soirée. Knut est là ce soir pour le vernissage (c'est-à-dire le concert de sortie) de son nouvel album Alter, bien que ce groupe genevois soit loin d'être un groupe local. A dire vrai, je ne connaissais Knut que vaguement de nom. Knut a toutefois dépassé le cercle local puisqu'il en est à son cinquième enregistrement pour Hydrahead (le label géré par Aaron Turner d'Isis et label de JESU). Knut est encore plus ancien que son histoire avec Hydrahead puisque les premiers travaux remontent à 1994. On compte plusieurs splits (dont un split EP en 98 avec Tantrum), des mini CDs et albums avant leur arrivée en 2001 chez Hydrahead. Présenté comme du post-core, la musique de KNUT ne ressemble en rien à une formation comme Cult of Luna, si ce n'est vaguement leur look "cheveux courts et lunettes". On est dans quelque chose de beaucoup plus agressif, de fondamentalement plus hardcore, syncopé et non dans quelque chose de progressif ou d'atmosphérique. Ce qui tranche donc grandement avec le début de soirée. Voilà pourquoi KNUT n'a pas pris place entre FINAL et JESU. Celal montre bien en totu cas la diversité du territoire entourant le post-core. On n'est pas non plus dans le pur hardcore mais dans ces mouvances dérivées, quelque chose de plus original tout en étant très agressif, et sans aspect atmosphérique. A noter également un positionnement peu classique pour la batterie puisque celle-ci se situe à l'avant de la scène, à droite alignée donc avec les autres musiciens. Cette prestation honnête a cependant tranché clairement, et probablement trop, avec le côté atmosphérique, émotionnel et prenant de JESU ; certains adeptes dont je faisais partie n'ont ainsi pas pu s'immerger dans la musique de Knut…
Adnauseam
Photos par Fred Abyss