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KATATONIA (21/05/2004 - Milan/Italie)

KATATONIA

Transilvania Live, Milan (Italie)

21/05/2004

par Adnauseam

Katatonia - Milan 2004

Certains groupes cultes comme Katatonia méritent que l'on fasse de grands déplacements pour les voir, d'autant que plusieurs fois leurs rares concerts annoncés à proximité ont été annulés (en janvier 2000 à Genève initialement aux côtés de Moonspell, Kreator et Witchery puis remplacé par Manic Movement...) et cette date à Milan constituait l'une des quelques rares dates cette année avant les grands festivals... Finalement Milan n'est qu'à trois heures de route de la Haute-Savoie frontalière. En ce qui concerne la salle du "Transilvania Live" situé Via Paravia, il s'agit apparemment d'une salle spécialisée dans les musiques alternatives et admirablement décorée tel un antre sombre, typée mais pas kitsch pour autant (avec des plaques funéraires sur lesquelles les groupes immortalisent leur passage), située dans un quartier évoquant quelque part le dernier Katatonia, dans la banlieue milanaise (pas le beau Milan quoi…). En ce qui concerne le public, on peut le présenter comme sympathique et diversifié aux niveaux des styles de métal écouté, une majorité non typé, certains au look un peu urbain; à noter plusieurs t-shirt à l'effigie d'Opeth. A noter un stand Katatonia qui proposait quelques raretés comme des t-shirts de Brave Murder Day, surprenant mais pas imporbable puisque Avantgarde Music a sorti en avril une compilation de la première époque de Katatonia intitulée Brave Yester Day.

Ensoph

Ce sont les italiens de Ensoph ( à ne pas confondre avec le groupe italien d'industiel / ambiant Ain soph) qui ouvrent la soirée, ayant récemment sorti un nouvel album, Opus Dementiae - Per Speculum et in Aenigmate. Dès l'ouverture du rideau (la scène est tel un théâtre), on plonge dans un univers electro dark metal bizarre. Le groupe arbore sur scène l’imagerie présente sur le cd : masques à gaz, look cyber-black-goth, avec un chanteur à la prestation agitée, allant de temps à autre chanter une romance perverse auprès de la flutiste...sûrement en référence aux débuts du groupe où celui-ci apparaissait sur scène ave une troupe de théâtre. Ensoph pratique un style un peu à la The Kovenant accompagné par une flutiste oeuvrant dans un style à la Bethzaida / Dark Reality, une étrange alchimie qui s'avère cependant efficace. La prestation ne dure qu'une demi-heure pour laisser la place au reste de l'affiche. On notera dès le deuxième morceau une étrange et surprenante reprise du "Personal Jesus" de Depeche Mode. Site: www.ensoph.it

Ephel Duath

L'Italie a toujours produit des bijoux dans l'underground mais Ephel Duath ne confirme pas la règle. Si l'auditoire semblait très réceptif à la musique de Ephel Duath au vu des t-shirt à leur effigie, et bien que Ephel Duath en soit à son troisième album et ce chez Earache, la prestation de ces peut-être star du metal national fut assez déconcertante. Certes nous ne remettrons pas en question l'étalage technique des musiciens qui semblaient aisément maîtriser la technique musicale et tourner en dérision la facilité avec laquelle ils s'en acquittaient, mais le résultat était quant à lui assez déroutant: des mélodies étranges et dissonantes, des changements de rythme et des airs rappelant "la panthère rose". Il en est de même pour la prestation visuelle: deux musiciens portant la cravate, non pas strictement à la Laibach, mais une cravate à la fois brillante et à effet comique, font des mimiques de dérision totu en jouant; s’ajoute à ce décor, un chanteur qu'on imaginerait sans peine sorti de l'asile. On est incontestablement là en présence d'un style de metal extrême technique avec des structures jazz pour un résultat original, maîtrisé, drôle, mais très saoulant… Site: www.ephelduath.net

Katatonia

Arrive enfin le tour des suédois de Katatonia. La prestation débute avec "Ghost of the sun", avec Blackheim aux backing vocals avec un très bon son. La tendance du concert est donnée. Les morceaux alterneront entre le moins accessible dernier album mais néanmoins très bon Viva emptiness sorti en 2003 et l'excellent Last fair deal gone down avec entre autres le tube, si l'on peut dire, "Teargas", et d'autres morceaux comme "Tonight's music", "Sweet nurse", "Dispossession" joué en premier titre de rappel. Les morceaux de Viva emptiness, le surprenant successeur de Last fair deal gone down, passent bien sur scène (d'ailleurs composés dans cette optique), avec des morceaux comme l'excellent "Evidence" ou "Wealth", "A premonition". Les albums précédents sont aussi mis à l'honneur avec "Black session" de Tonight's decision (1999) mais aussi des morceaux de l'excellent Discouraged ones (1998) avec "Stalemate" et le superbe "Deadhouse" lors du rappel. La surprise viendra lors du rappel avec le culminant "Murder" du cultissime second album Brave murder day (sorti en 1996) avec la voix dark de l'époque, alors que celle-ci était originellement faite par Micke Akerfeldt de Opeth, qui achèvera un rappel de trois titres d’un concert inoubliable (à mettre à côté de l'excellent concert de Tiamat en 2002 à Vevey). On regrettera bien-sûr l'absence de titres rendant hommage à la période Dance of December's souls (1993).

Le premier concert de Katatonia auquel j’assistais a été à la hauteur de mes attentes vis-à-vis de ce groupe culte qui a su se renouveler à chaque album et évoluer toujours avec réussite, passant d'un dark doom à un gothic metal, avec toujours ce fond commun qui consiste à distiller à l'aide de la musique des émotions mélancoliques et dépressives avec sobriété, sincérité, maturité et profondeur.

http://www.katatonia.com

A lire: chroniques KATATONIA

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