Ampérage, Grenoble
02/04/2010
"Reincarnate Tour"
Le death metal n’est pas vraiment un style qui a sa place dans Nausea et Loudblast ne s’inscrit pas vraiment dans ce que nous désignons comme musique sombre dans Nausea. Alors pourquoi cette présence? Et bien, il y a une frange de death metal qui a proposé au début des années 90 une musique à la fois extrême et sombre. Et Loudblast rentre dans cette catégorie avec son album Disincarnate sorti en 1991, que personnellement je trouve toujours bon dans son genre et qui avait fait connaître le groupe internationalement. A l’époque le metal français ne suscitait pas grand intérêt à l’étranger et Loudblast fait partie des rares groupes de metal exptreme de l’époque qui ont réussi à s’exporter comme Massacra ou Aggressor. Disincarnate a d’ailleurs été produit par le fameux Scott Burns au Morrisound Studio, référence en death metal à l’époque qui sera concurrencé par Thomas Stokberg et son Sunlight Studio pour le death metal scandinave.
Un retour en 2004
Après avoir splitté en 1999, Loudblast est revenu début 2004 avec une tournée qui m’avait alors permis de voir le groupe sur scène accompagné d’un album à cette occasion, Planet Pandemonium qui s’est révélé assez éloigné de ce que faisait Loudblast auparavant avec un style death/thrash moderne et groovy qui personnellement me parle pas du tout. Puis le groupe semble à nouveau être tombé dans le silence. En 2009 est simplement Loud, live et heavy un cd/dvd proposant un live de 1999 et un live de 2005 (donc dernière tournée et tournée de reformation).
Reincarnate Tour
C’est donc avec surprise que j’ai appris ce passage de Loudblast à Grenoble, ville où, faut-il le rappeler, il ne se passe plus grand-chose depuis pas mal d’années, à part quelques exceptions, comme l’excellent passage de Entombed, groupe culte death metal suédois, en décembre 2008 dans cette même salle. Loudblast revient donc cette fois-ci sans album à présenter, et ce n’est pas plus mal, car ce qu’on attend surtout de ces vieux groupes, et Loudblast en est un, existant depuis 1985 et incarnant une époque du metal bien différente, c’est qu’ils nous jouent leurs vieux titres. Cette date marquait le retour de Loudblast après 4 nouvelles années de silence et était la première du "Reincarnate tour". Entre la promotion du concert et le soir du concert, il y a eu un petit changement surprise puisque Stephane Buriez, seul membre d'origine, s’est rasé le crâne, lui donnant un aspect plus viril peut-être, loin de sa chevellure Obituaryenne, faisant de Loudblast, sans aucun sous-entendu un groupe de rasés, puisqu'on retrouve dans le nouveau line-up étonnement Drakhian, musicien plus aux goûts du jour, impliqué dans le black (Black Dementia, Fornication et même session pour les norvégiens de Taake). De fait, contrairement à pas mal de concert en metal, le public était plus âgé, avec un public de connaisseurs mélangé à de plus jeunes metalleux curieux venus pour la soirée dont la première partie locale était un groupe de metal moderne, groovy et power.
L'accent sur la bonne époque
Le concert va commencer très fort et donner le ton de cette soirée car après une introduction sous forme d’une marche militaire, Loudblast attaque avec "Shaped Images Of Disincarnate Spirits" qui n’est rien moins que mon morceau préféré de Loudblast, que j’espérais entendre ce soir (déjà joué lors de la tournée 2004) mais pas si tôt. Il s’agit en fait du morceau de clôture de l’album Disincarnate qui sur album débute par une intro à l’orgue qu’on retrouve tout au long du morceau. L’orgue n’est pas présent ce soir, ça aurait été vraiment inattendu, mais le morceau a bien toute sa force. Loudblast enchaine avec "Sterring for paradise", cette fois le morceau d’ouverture de Disincarnate… On se plait alors à imaginer que Loudblast va nous jouer tout Disincarnate; d’ailleurs cette tournée ne porte-t-elle pas le nom de "Reincarnate". Mais le troisième morceau quitte Disincarnate, pas de beacuoup, puisque c’est "Presumption" de Sublime Dementia, son successeur sorti en 1993. Puis un problème avec la double pédale interrompt le show. Stephane en profite pour nous dire qu’ils ont préparé une très bonne playlist avec plusieurs titres de Disincarnate et Sublime Dementia. De Disincarnate, on ne retrouvera plus que "The horror within". Il manque étonnement "Disquieting Belief", le groupe avait à l’époque réalisé un clip diffusé notamment (il n’y avait pas Internet) sur l’excellente video Visions of Brutality, et un clip rend souvent populaire un morceau, surprenant qu’il n’y soit donc pas. On retrouve pas contre de nombreux morceaux de Sublime Dementia : "Wisdom (Farther on)", "Sublime Dementia", "Subject to spirit", "Fire and Ice" et "My last journey" qui clôturera le show. S’ajoute à cela des morceaux du ep No tears to share sorti peu avant l’album dont on retrouve "Cross the treshold", "No tears to share", bien mémorisable, un peu le hit de Loudblast, et "Malignant Growth" qui est intialement un morceau revu du premier album Sensorial Treament de 1989.
1998-2004
L’accent a donc été mis sur les morceaux anciens, du moins la meilleure période de Loudblast, qui a donc connu la renommée à partir de Disincarnante. Crée en 1985, les débuts de Loudblast sont incontestablement plus thrash, Disincarnate incarne bien le style développé alors de l’époque, le death metal plutôt morbide et occulte, et avec Disincarnate il a produit un classique. Personnellement, j’aime moins la suite, le côté occulte et morbide retombe un peu, mais Sublime Dementia est toutefois un très bon album. Concernant les albums suivants, Loudblast a joué de façon groupée deux titres de Fragments (1998), qui signait la fin de la grande époque de Loudblast, avec "Taste me", accompagné de ses gémissements érotiques, dont en général le public est toujours friand, ce qui est confirmé vu la réaction (la scène electro-dark en raffole) mais que je trouve assez ridicule personnellement, et "Man’Own" ainsi qu’un seul titre, et c’est tant mieux de Planet Pandemonium (2004) qui sonne plus comme un prolongement de Clearcut, le projet de Stéphane, que du Loudlbast, avec "Serpent’s circle". Ces trois titres sont ainsi apparus comme une parenthèse dans un concert très axé 1990-1993, même si le public a visiblement bien aimé (en même temps ce n’était pas éloigné du style de la première partie...).
Ce concert s'est révélé très bon, d’autant plus appréciable quand on a connu ces années. A noter que pour ceux qui voulaient approfondir ou redécouvrir Loudblast, les quatre premières productions du groupe étaient proposées sous forme d’un double CD à 20 euros...
Adnauseam
Playlist Loudblast
Intro
Shaped Images Of Disincarnate Spirits (Disincarnate)
Sterring for paradise (Disincarnate)
Presumption (Sublime Dementia)
Wisdom. (farther on) (Sublime Dementia)
The horror within (Disincarnate)
Cross the threshold (No Tears To Share)
Sublime dementia (Sublime Dementia)
Malignant growth (No Tears To Share)
Serpent's circle (Planet Pandemonium)
Taste me (Fragments)
Man’own (Fragments)
Subject to spirit (Sublime Dementia)
Fire and Ice (Sublime Dementia)
No Tears to Share (No Tears To Share)
My last journey (Sublime Dementia)
Clip "Disquieting Belief" (1991)