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PARADISE LOST (14/09/2007 - Lyon)

PARADISE LOST

Tournée "In Requiem"

Transbordeur, Lyon

14/09/2007

par Adnauseam

 

Paradise Lost - 2007

 

C'est initialement en compagnie de Swallow the Sun et Pain que Paradise Lost devait être accompagné pour cette tournée. Mais souvenons-nous, Peter Tagtren de Pain était déjà passé à Lyon avec Hypocrisy en décembre 2005, et Swallow the Sun revient à peine d'une tournée 2007 avec Moonsorrow qui s'est arrêté notamment à Annecy en ce qui concerne la région. Les deux groupes ont été remplacés par Eyes of Eden et Neurosonic que nous avons complètement ratés en raison des horaires tôt des concerts de la région lyonnaise et des traditionnelles errances urbaines…

Eyes of Eden ?

C'est cependant avec un certain regret, puisque malgré l'absence de renommée de ces deux formations que beaucoup de gens ont raté, la plupart n'étant venus et ne s'étant avancés que pour Paradise Lost (malgré les t-shirt Pain de quelques déçus), Eyes of Eden est en fait le nouveau groupe de Waldemar Sorychta, le célèbre producteur de bons nombres d'albums sortis chez Century Media entre autres (Alastis, Samael, Lacuna Coil, Moonspell, etc.), également guitariste du défunt groupe de thrash dépressif Despair et du plus médiatisé "all star band" Grip Inc. Malgré que leur premier album Faith propose un gothic metal à chant féminin assez proche de Lacuna Coil, mais en assez fade, j'étais assez curieux de voir ce que pouvait donner ce groupe sur scène, occasion manquée donc, par moi et par pas mal d'autres, et grande occasion par-contre de se faire connaître pour Eyes of Eden. Les fans déçus de Pain  pouvaient par ailleurs se réconforter puisque Eyes of Eden comporte la bassiste live de Pain vraisemblablement. Les deux formations étant désormais à Century Media, il n'est pas surprenant que Eyes of Eden accompagne Paradise Lost. Quant à Neurosonic, il s'agit d'un groupe américain dans une mouvance metal moderne/néo, un peu dans l'optique de Society One, groupe qui avait accompagné Paradise Lost lors de la précédente tournée, Paradise Lost aimant s'entourer à ce qu'il semble d'un groupe de sa descendance, gothic metal ou affilié, et d'un groupe moderne. C'est tout du moins ce que je conclue après trois tournées auxquelles j'assiste (en 2005 avec Orphaned Land en 2003 avec Within Temptation).


Un vent de jeunesse et d'inspiration

C'est vers 22h que Paradise Lost entre sur la grande scène du Transbordeur, une salle beaucoup plus grande que le Rocking Chair de Vevey, pas pleine à craquer mais qui attira quand même un public consistant. Paradise Lost est toujours aussi sobre, avec simplement en arrière fond la pochette du dernier album, sans look fashion (ce qui est aujourd'hui de plus en plus rare...) même si Stephen Edmonson arbore un look moderne assez étrange avec ses cheveux courts teints en blond. Quant à Nick Holmes et Gregor Mackintosh, ils ont désormais totalement retrouvé leur look de jeunesse; il ne manque plus que la crucifix d'alors à Nick pour se croire retourner à cette époque. Enfin la période peu inspirée du groupe est désormais du passé, puisqu'avec le précédent album éponyme, Paradise Lost avait sorti l'une de ses meilleures réalisations, confirmant le retour à l'inspiration enclenchée dès Symbol of Life. J'étais assez curieux donc de revoir Paradise Lost un album après, même si Requiem, bien que très bon, n'égale pas Paradise lost qui était vraiment sombre.


"Paradise Lost" en retrait

En toute logique, c'est donc le nouvel album, In Requiem, qui a été privilégié avec pour commencer "The enemy", le single de l'album, ainsi que l'excellent et mélancolique "Requiem" que j'attendais particulièrement, avec son excellent refrain "You'll never save me again", dont le couplet ressort en live bien plus "dur" (c'est d'ailleurs un ton plus dur qui prédomine sur cet album par rapport au précédent), ou encore "Ash and debris" avec ses chœurs féminins enregistrés, "Never for the damned", et quelques autres morceaux de cet album, accompagnés des sombres intros au synthé qui vont avec. Le précédent album a donc été mis en retrait en faveur du nouveau, avec seulement l'incontournable et bien sombre "Grey" et surtout le très doom "Over the madness", pas même de "Forever after", le single. Il est vrai que depuis son retour inspiré, Paradise Lost en est à son troisième album et peut ainsi proposer une bonne prestation en se basant sur ces albums. Pour Symbol of Life seront joués "Erased" avec son refrain au chant féminin enregistré et surtout là aussi un morceau bien doom de choisi avec "Mystify".


Le retour de "Gothic"

Mais j'en viens maintenant peut-être au moment le plus important pour un fan de Paradise Lost, puisque en guise de second morceau Paradise Lost a joué son morceau culte "Gothic" qu'il ne jouait plus depuis bien longtemps, et qu'il rejoue depuis peu, et ça fait plaisir que ce monument de gothic doom fasse à nouveau partie de la playlist du groupe, avec également les parties de chant féminin enregistrées, cependant dans une version un peu retouchée et plus aseptisée. Il ne manquerait plus que "Eternal"... Parmi les anciens morceaux qui font leur réapparition, confirmant l'ancrage de Paradise Lost dans son passé, il y a également "Pity the sadness" de Shades of God pour lequel le groupe avait tourné un clip à l'époque (pas très élaboré d'ailleurs), un bon morceau assez rentre-dedans dans l'ensemble. Quant à "As I Die", il est évidemment toujours joué, morceau incontournable de la playlist de Paradise Lost depuis sa composition, et toujours plus goth en live. Très étrangement, peut-être par des contraintes de choix, aucun titre de Icon n'a été joué, dont pourtant "True belief" et "Embers fire" restent pourtant des morceaux cultes, le groupe préférant bizarrement jouer certains morceaux qu'il pourrait peut-être désormais laisser tomber. Je pense à "So much is lost" de Host, leur album à la Depeche Mode, qui est certes le meilleur morceau de cet album au final tout à fait honorable (car j'ai appris à réécouter les albums creux du groupe depuis son retour inspiré, n'étant plus blasé, le groupe s'étant largement rattrapé…) et  même à "One second" de cet album éponyme soit disant culte. Apparemment voilà deux titres qu'étrangement le public semblait accueillir avec un enthousiasme des plus débordant, ceci expliquant cela… Draconian times l'album qui a fait explosé Paradise Lost est à juste titre bien accueilli, avec seulement "Enchantment" et son intro au synthé piano qui a suscité beaucoup d'émotions dans le public. "The last time" ne fait bizarrement plus partie de la playlist, pas indispensable, par contre je verrais bien aujourd'hui le retour de "Forever failure". "Say just words", toujours joué en rappel, clôt la prestation en beauté, et bien qu'il soit issu du très fade et hétérogène One second, c'est un de meilleurs morceaux du groupe. Aucun titre de Believe in nothing mais cela fait bien longtemps que Paradise Lost a délaissé cet album où le groupe se cherchait et semblait hésiter à un retour. Comme l'a souligné Nick, ile groupe passait en fait d'un morceau à l'autre sans trop de cohérence, "So much is lost" ayant été enchaîné avec "Pity the sadness" si mes souvenirs sont bons…


Un public festif ?

 Une fois encore, Paradise lost a proposé une très bonne prestation qui a permis enfin de réentendre l'hymne culte du doom, "Gothic", malgré une mise en retrait flagrante du précédent album, en faveur de l'actuel. Cela est assez logique, même si pour ma part, contrairement à de nombreuses critiques, In Requiem est moins bon que Paradise Lost, car dans l'ensemble moins doom que le précédent, plus dur, même s'il baigne parfaitement dans le Paradise Lost de la grande époque avec ce son si typique avec parfois des réminiscences, il est vrai, de la première époque. J'ai cependant été assez désappointé par le public, qui bien que semblant passionné et bien connaître le groupe, semblait baigner étrangement dans une ambiance festive. D'ailleurs les gens semblaient bouger plus en fonction des percussions (voir du "métronome") qu'en fonction des mélodies… Pourtant la musique de Paradise Lost est incontestablement sombre. On peut toujours rêver d'une improbable conception tragique de la musique et d'une communion dans le silence, mais jon est pas obligé de tomber dans l'autre extrême... Mais je pense que cela n'est pas propre à ce concert; simplement, on n'est pas ici dans un concert "underground" avec son lot de clichés (très lourds en général...) qui vont avec, et donc ici les tares de nos consommateurs modernes ressortent d'autant plus évidemment, sans faux semblant. C'est donc plus une dégradation du public qui est tout simplement de plus en plus semblable à notre brave consommateur moyen, avide de divertissements…

Paradise Lost - 2007

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