WASP (11/05/2023, Lausanne)

WASP
"40 Years Live World Tour 2023"
11/05/2023
Les Docks, Lausanne

Wasp-40years-tour

La présence de WASP dans ces pages pourrait surprendre, et en effet WASP n'est en rien connecté avec la scène "dark", mais pas plus pas moins que n'importe quelque groupe rock un peu obscur et excentrique traitant de la mort, de la violence, de la passion et du sexe, mais en tous les cas pas d"exaltation" de la mélancolie et du spleen dans cet univers.  J'avais, à dire vrai, perdu de vue WASP dont j'avais exploré un peu la discographie avant d'être fasciné par la scène dark. Celle-ci m'a pourtant rappelé WASP à mon bon souvenir par le biais de reprises, là où on ne les attendait pas. Tout d'abord avec le groupe gothic rock espagnol GOTHIC SEX reprenant "Wild child" dans leur style sur leur compil Rarities sortie en 1999. Puis il y a eu TIAMAT reprenant "Sleeping (In the Fire)" sur son EP Cain en 2003. Ces deux reprises sont réussies, donnant une nouvelle aura à ces morceaux avec leur style personnel.

Je ne connais pas vraiment la discographie de WASP après 1992 (Kill Fuck Die m'est passé entre les mains il y a une dizaine d'année et il m'avait paru pas mal) mais Wasp continue à sortir des albums : 10 en sont sortis depuis The Crimson Idol !

Wasp passant pour la première fois dans une ville peu éloignée (environ 1h15 de portes à portes) à un prix tout à fait honorable étant donné la notoriété du groupe (48 francs suisses), ce concert à Lausanne s'imposait comme une opportunité à ne pas rater, d'autant que le groupe fêtait là ses 40ans (donc l'aventure peut se terminer prochainement car les musiciens ont la soixantaine). Bon il s'agit toutefois d'une date déjà reportée deux fois depuis 2020 en raison du coronavirus mais l'info m'avait échappé. Pour faire mon choix, je me suis aidé des outils en ligne qui permettent de savoir ce que joue les groupes comme setlist.fm qui référence les playlists tout en archivant les différentes dates ou encore des videos amateurs sur Youtube. La tendance actuelle de WASP est donc, sans trop surprise, de jouer les vieux titres des 3 premiers albums ("WASP" de 1984, "The Last Command" de 1985, "Inside The Electric Circus" de 1986) ainsi que de The Crimson Idol dont j'avais acheté la K7 à la sortie en 1992 car c'est à cette époque que j'avais découvert Wasp et que j'avais cherché à obtenir leurs albums (car à l'époque sans internet, il fallait soit passer par le tape trading soit passer à l'achat quand personne n'avait l'album en copie sur K7), qui marquait un renouveau et qui n'était pas au premier abord un album accrocheur, du fait qu'il s'agit d'un album conceptuel,  mais qui est au demeurant un bon album. Malgré que je n'ai pas suivi le groupe, je n'ai rien perdu puisque le groupe joue uniquement ce que je connais (comme souvent avec les vieux groupes, pas de souci si on a décroché, ils savent que c'est leur répertoire du début qui intéresse majoritairement le public)!

Pour le coup, j'ai pris mon billet plus de 2 mois avant, le 1er février, un peu sur un coup de tête pour éviter le sold out, qui s'est avéré effectif sans trop de surprise quelques semaines avant (environ 15 jours). Le "grand soir" arrive donc en étant complet ; je redoutais de me retrouver à la grand salle du Docks complète pour l'occasion, cette salle faisant partie des plus grandes que je fréquente… De mémoire Sisters of Mercy qui y est passé en 2011 devait n'être pas loin du sold out et c'était assez pénible. Malgré une ouverture à 19h30 pour un concert à 21h, j'ai réussi à facilement me positionner et le public plus tout jeune et plutôt cadre, a été très agréable pendant tout le concert. L'avantage des sold out est que le public présent est en général fan et respectueux. Pas de première partie ce soir, et ce n'est pas plus mal.

Un concert assis

Force est de reconnaitre que WASP est bien éloigné de son image glam des années 80 (qui est en tout cas l'image que l'on retient aujourd'hui), plutôt en noir, avec une déco circus infernal, sous forme de tableaux, une déco avec des têtes de mort et des chaines que secoue l'un des guitaristes ; c'est plutot le côté horror qui est mis en avant. Le concert débutera vers 21h25 au lieu de 21h et avant le début du concert une chaise posée sur la scène intrigue : après une arrivée chorégraphiée sur scène tout en mouvement, Blackie jouera finalement assis pendant tout le concert. Il s'en expliquera après quelques morceaux : c'était soit il devait interrompre la tournée et rentrer chez lui soit jouer assis. C'est un bon compromis. J'avais d'ailleurs vu sur cette même scène des Docks un groupe de black dont le leader jouait lui aussi de la guitare en étant assis : Aura Noir, après la chute vertigineuse de 4 étages qui  avait rendu handicapé pour un temps, Aggressor, obligé à abandonner la batterie défintivement.

Trilogie

Le show commence sur une musique introductive avec une sirène de guerre et des musiques de WASP en toile de fond, puis WASP jouera comme sur les autres dates, une sorte de medley composé de 4 titres écourtés qui s'enchainent : On Your Knees / The Flame / The Torture Never Stops / Inside the Electric Circus donc 3 morceaux de l'album éponyme de 84 se terminant avec le morceau éponyme du 3eme album de 86 dont ce sera l'unique morceau, dommage c'est à mon sens le meilleur) :  je ne sais pas quelle est la démarche de cela (chauffer le public?), l'enchainement est ok mais pourquoi écourter ces très bons morceaux ?!? Blackie ne parle qu'après ce medley puis jouera les morceaux suivants dans leur intégralité en commençant par "LOVE Machine", un hit provenant à nouveau du premier album ; l'un des tableaux de la déco est alors retiré laissant la place à 3 écrans (de face et sur les cotés où seront projetés les clips des morceaux joués), et le fameux "Wild Child", du deuxième album The Last Command de 1985.

The Crimson Idol

Le show entre ensuite dans une nouvelle phase avec des morceaux de The Crimson Idol, car c'est effectivement un style un peu différent, et c'était initialement censé être un album solo lors de sa conception après la fin du line-up années 80. Pour marquer les 25 ans de la sortie de cet album, Blackie a d'ailleurs retravaillé cet album pour un ré-enregistrement en 2018  sous le titre Reidolized (The soundtrack To The Crimson Idol) et une tournée anniversaire a eu lieu où l'album était joué dans son intégralité et dans l'ordre (tendance actuelle assez agréable pour ceux qui ont écouté en boucle des albums).Ici seuls 3 morceaux ont été conservés et ça commence moyennement avec la ballade quasi sans fin "the idol", joué  pour le coup dans son intégralité avoisinant les 7 minutes… suivi par "The Great Conceptions of Me" qui fermait initialement l'album en reprenant différents thèmes musicaux des différents morceaux, très bon et cette partie se termine avec Chainsaw Charlie (Murder in the new morgue), véritable hit raffiné. Le total de cette partie avoisine les 25minutes, les morceaux étant joués dans leur intégralité.

Le show se terminera avec "Blind in Texas", à nouveau issu de The Last Command, qui me semble être le moins bon des 3 premiers albums, avec une touche plus rock n'roll. Le clip de type Western projeté en fond est d'ailleurs particulièrement kitch.

Rappel

Evidemment un rappel est prévu après bien 5 bonnes minutes, reprenant par une sorte de documentaire intéressant sur le "parental advisory" puis enchainera le titre "Animal fuck like a beast" qui avait fait d'eux le premier groupe ayant justement "bénéficié" de cette étiquette. Pendant le morceau, le groupe rend hommage à travers les images projetées aux différents musiciens qui font partie de l'histoire de WASP ; le line-up actuel n'étant pas du tout le line-up historique. Mike Duda est à la basse depuis 1996 avec l'album Kill, Fuck, Die et Doug Blair à la guitare n'est là "que" depuis 2006 (déjà 18 ans quand même) ; le batteur est un batteur uniquement live côté Europe, et il y en a apparemment un autre pour les show coté continent américain. Le line-up s'est révélé en tout cas efficace avec des musiciens à l'aise et charismatique malgré la présence marquée de Blackie. S'ensuivit un morceau sans grand intérêt avec une reprise de The Who que le groupe a joué tout le long de la tournée et qui figure en fait sur leur album de 1989, "The Headless Children", et qui avait donné lieu à un clip. Le show se terminera par un autre morceau de référence de leur discographie "I wanna be somebody" qui est aussi le premier titre du premier album.

Bilan

Aucun regret de m'être rendu à ce concert (même si j'avais regardé 2 jours avant un live intégral d'un concert pour me motiver en m'assurant que j'avais fait le bon choix) ; en 40 ans, le groupe avait forcément quelque chose d'intéressant à montrer, et l'influence de ces groupes est tellement large, malgré les clichés heavy metal (je suis persuadé que Wasp a inspiré le sketch des Inconnus sur le hard rock avec le personnage anglais de Tommy)

Je craignais un groupe trop caricatural, j'ai trouvé que le groupe avait donné un coup de jeune à son univers ; le fait de voir le décalage entre les clips projetés en fond et l'actuel groupe un peu différent (look plus sobre, le groupe ne cherche pas à se caricaturer lui-même), tout comme le documentaire, replace le groupe dans son contexte, ce qu'il a apporté à l'époque, en quoi il était choquant, etc. Il reste des morceaux majoritairement accrocheurs avec de bonnes mélodies.

Adnauseam


Video par Sven Bucher

 

 

 

 

 

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