DRACONIAN
"The burning halo"
Gothic doom metal
Suède
Napalm records, 2006
C'est avec ce troisième enregistrement, successeur de Where Lovers Mourn en 2003 et Arcane Rain Fall en 2005, que je découvre DRACONIAN, bien que The Burning Halo ne soit pas le véritable troisième album. Les apparences sont parfois trompeuses car j'avais associé DRACONIAN à ces nombreuses formations de gothic metal à chanteuse, telles les dernières signatures de Napalm comme Mandrake ou Midnattsol qui proposent une musique certes émotionnelle mais qui ne comporte rien de véritablement mélancolique, ce qui est au final toujours regrettable. Draconian fait pourtant partie de ces groupes qui mettent en avant leur chanteuse. Pourtant d'une part celle-ci n'est pas l'unique voix du groupe et son chant n'est pas si présent qu'on pourrait s'y attendre, et d'autre part, la musique de DRACONIAN n'est pas du gothic metal mais bien plutôt du gothic doom, à mon heureuse surprise. C'est donc bien une bonne dose de mélancolie qui nous attend.
On se retrouve en fait à la bonne époque du gothic doom des premiers albums de TRISTANIA et THEATRE OF TRAGEDY avec la démarche du chant partagé entre une voix grave, un peu à la Tristania, et une voix féminine émotionnelle, finalement pas très présente. Musicalement, l'ensemble est plus lent et lourd, plus doom. L'ambiance n'est en effet pas romantique comme les formations citées mais au contraire plutôt portée sur l'affliction comme le montre le long morceau d'ouverture "She dies".
Comme je le précisais, The Burning Halo n'est pas le troisième album du groupe mais l'une de ces compilations de raretés qui prend la forme ici de trois nouveaux morceaux inédits, de trois morceaux demos remixés et de deux reprises. On ne voit pas très bien l'intérêt de la chose pour un groupe qui n'a que deux albums à son actif et dont la renommée est encore bien trop discrète pour avoir à faire "patienter les fans", d'autant plus que le groupe se dit déçu du rendu final de cet album car il aurait été fait à la va-vite pour honorer des délais, ce qui est quelque peu surprenant pour un album dit bonus; probablement une technique commerciale du label pour laisser un groupe à la renommée grandissante sous l'actualité. L'album est cependant loin d'être dénué d'intérêt.
Les trois premiers morceaux sont des nouveaux morceaux vraiment très bons et vraiment très doom, très mélancoliques, évoquant l'affliction, ce qui n'est pas étonnant finalement puisque le guitariste a un projet solo de doom mélancolique nommé DOOM:VS en parallèle.
Les trois titres suivants sont étrangement extraits de leur demo album de 1999 The Closed Eyes of Paradise alors qu'une demo album plus récente est sortie en 2002. Ces trois morceaux sont dans un style plus gothic metal. L'ensemble propose du gothic doom qui n'est pas sans rappeler les débuts de TRISTANIA sans le côté épique. "Serenade of Sorrow" possède un côté plus sympho gothic metal. "The Morningstar" ressemble à du MY DYING BRIDE première époque par sa mélodie mais transposé dans un style proche de Tristania. "The Gothic Embrace" confirme également que le style de l'époque était certes mélancolique mais plus "sympa", moins doom qu'aujourd'hui, même si on reconnait bien Draconian. Draconian se serait donc assombri avec les années, à l'inverse de beaucoup de groupes donc, et l'album à venir s'annonce bien mélancolique.
La troisième partie remonte encore plus loin dans le temps, puisque les deux reprises choisies par Draconian sont des groupes des années 70; "On Sunday they will kill the world" est une reprise avec une touche très doom d'un morceau qui ne l'est probablement pas d'un groupe nommé EKSEPTION, intéressant donc. Quant à "Forever my queen", il s'agit d'une reprise d'un morceau de 1972 de PENTAGRAM, vu par beaucoup de groupes doom sabbathien comme les grands-pères du doom. La reprise est exécutée dans un style très sabbathien et groovy comme il se doit et vraiment dans l'esprit 70's, ce qui contraste vraiment avec le style de DRACONIAN, car bien que PENTAGRAM soit revendiqué comme une influence par Draconian (y compris pour le side-projet DOOM:VS), on n'en voit pas trop les traces ailleurs, heureusement.
The Burning Halo est donc un bon album de gothic doom qui nous montre un groupe qui s'est assombrit avec les années et qui laisse présager du très bon pour la suite, mais ça seul l'avenir le confirmera !
A lire : chronique de DOOM:VS