"The curse"
Black metal
Pologne
Sound Riot, 2006
INFERNUM n’est pas un groupe dont on a beaucoup entendu parler et pourtant l’histoire de ce groupe est aussi extrême que celle des premiers groupes de black norvégiens: faite de sang, de problèmes avec la justice et de folie. Il s'agit bel et bien du même Infernum qui a sorti "Taur-nu-Fuin" en 1994, car certains émettent parfois des doutes quand à la parenté des deux périodes et pourtant c’est bien un seul et unique projet, avec cette particularité, un peu comme Mayhem d’ailleurs, que de n’avoir plus personne du line-up de la grande époque. Le premier album Taur-nu-fuin comportait tout simplement les trois membres du GRAVELAND de l’époque Carpathian wolves. C’est même Karcharoth, le bassiste et guitariste de Graveland ici nommé Anextiomarus, qui a fondé Infernum s'occupant alors du chant, de la basse et de la guitare, Rob Darken s'occupant des synthés, et Capricornus de la batterie. Le problème est qu’Anextiomarus est désormais décédé suite à un suicide; on pourrait même parler de sacrifice puisque cela a eu lieu la nuit de la walpurgistnacht le 30 avril 2004. Mais bien avant sa fin, l’histoire du projet a été mouvementée, Rob Darken fustige d’ailleurs Anextiomarus dans la biographie de Graveland, ce qui explique la non-participation de Darken et Capricornus à ce retour. Apparemment, le groupe avait été inquiété à l’époque pour ses connotations politiques extrêmes, notamment en raison du comportement de Anextiomarus, qui une fois inquiété par la police aurait semble-t-il balancé tout le monde, pour finalement finir à l’asile pendant plusieurs années. Ce deuxième album sort donc de manière posthume un peu comme De mysteriis dom sathanas, avec donc Anextiomarus au chant et à la guitare, l’album ayant été enregistré en 2004 avant sa mort. Cela peut expliquer la courte durée de cet album de 31 minutes, incluant introduction et outro, qui devait peut-être initialement être plus long. Les membres restants, originellement entrés dans le groupe lors de sa résurrection par Anextiomarus en 2002, ont décidé de poursuivre Infernum selon la volonté de Anextiomarus et de sortir cet album ainsi que d’autres à venir.
Le premier album sorti en 1994 était très proche du black metal du Graveland d’alors avec un synthé hyper froid amplifiant un black très sombre et haineux. En dix ans, la musique a forcément évolué. Après une introduction incantatoire dénommée justement "Invocation", s’enchaîne le morceau "The curse", un morceau de black lancinant qui s’accélère, avec de l’orgue, des cris black, un chant incantatoire; on retrouve ici bien l'esprit de Infernum. Le son est moins brut et underground qu’à l’époque évidemment. Les parties mid-tempo apparaissent sur cet album comme dominantes; cet album n’a pas un rythme effréné dominant sauf peut-être sur le morceau "Storm rider". Ce côté mid-tempo sied à merveille avec le côté incantatoire et à un côté très pagan développé dans cet album. D’ailleurs, du chant féminin très pagan dans l’esprit fait plusieurs intrusions dans l’album. "The crock of the gold" est un très bon morceau qui sonne proche du Graveland deuxième époque, pourtant aujourd’hui l’ombre de Rob Darken ne plane plus sur Infernum, de même pour "Pagan", dont le style est peut-être plus mid-tempo mais le son des guitares peut s’en rapprocher; en même temps c’est aussi le style de Infernum qu’on retrouve tel qu’il était clairement affirmé dans des morceaux comme "Gammadion" et dans les passages plus lancinants de Taur-nu-fuin. Quand à "Epitaph", le dernier morceau avant l’outro, il comporte un passage ressemblant vraiment au début du "Freezing moon" de Mayhem.
Il s'agit au final d'un bon second album pour Infernum, qui n’a certes pas l’intensité de Taur-nu-fuin avec son coté sombre, froid et vraiment haineux, probablement réalisé dans un autre contexte; les 10 ans d’écart n’y sont pas pour rien, le son est différent. The curse est plus mid-tempo et pagan musicalement dans l'ensemble même si les deux albums ont des points de convergence, notamment par le côté exalté sur certains passages. Reste à voir ce que vont donner les prochains albums de Infernum sachant que son leader est décédé et quel sens il peut y avoir à continuer un projet sans son leader et créateur; est-ce que comme Mayhem, ils vivront de la légende de leur leader?
Adnauseam (2006)
A lire: chroniques de GRAVELAND (Pagan black metal - Pologne)
Karcharoth et Graveland
Extrait de la biographie de Graveland rédigée par Rob Darken en 2001 : "In 1994 Karcharoth joins band. This man later will play his shameful part as traitor and coward. At the beginning of 1994 Graveland records demo "The Celtic Winter". This demo is released by No Colours rec. It is the beginning of fruitful and full of understanding cooperation of Graveland and No Colours rec. that lasts until today. Graveland records debut LP "Carpathian Wolves" for Eternal Devils Rec. at the end of 1994. Eternal Devils rec. releases 500 CDs and 1000 tapes. All edition is sold out very fast and disappears in the darkness of underground. At this time commercial labels as Osmose prod., Nuclear Blast or Lethal rec. are interested in Graveland. Soon they become eternal enemies of ideas and creation of Graveland. In 1995 Graveland records second LP "Thousand Swords" for Lethal rec. Cooperation is very short because of different ideas and points of view. At this time Capricornus and Karcharoth record first Lp of their band Infernum. But because of N.S. ideas from Cd. and tape cover of "...taur-no-fuin..." Polish State Security Bureau starts to be interested in Infernum. During investigation against Infernum Karcharoth, because of nervous breakdown, testifies against the rest of band causing some serious problems to Darken and Capricornus. Karcharoth changes his politic ideas from every week.First he is faithful follower of right wing ideology and then he starts to support left wing ideas. Karcharoth starts anti-Graveland campaign accusing Darken and Xanquoreth from Fullmoon band of trail of murder on his person. Karcharoth falls into a decline. During Autumn 1997 he is closed in mental disease hospital." (Source : biographie Graveland 2001)