"Nightbreed of macabria"
Gothic metal vampirique, Italie
Blackend, 2004
A l'instar de Hecate Enthroned, THEATRES DES VAMPIRES, avec son romantisme vampirique, semble depuis ses débuts être laissé de côté et avoir été rapidement classé dans les groupes clichés, terrible injustice, comme si le Crade of Filth des débuts avait monopolisé le romantisme noir et vampirique. Peu d'échos donc pour ce groupe, à tel point que la sortie de ce cinquième cd (sixième réalisation si on compte le réenregistrement de "Vampyrisme" en 2003) est passée limite inaperçue. Pour l'anecdote, j'ai même découvert l'existence de ce successeur du très bon "Suicide vampire" (2002) lorsqu'il était déjà en occasion (ce n’est pas comme ça que se passe la pub normalement…) sur Ebay, mais ironie du sort, le cd m'est venu de Guadeloupe (?!?) dans sa version réservée au marché russe (???), comme quoi, même si Theatres des Vampires n'est pas très connu, on en on écoute n'importe où dans le monde?!?!?.
Il ne faut certes pas nier que le CRADLE OF FILTH de la première époque a été une influence évidente aux débuts du groupe, sans aucunement en être un clône pour autant. Le groupe pratiquait à ses débuts (formé en 1995), il est vrai, un black symphonique avec une voix criarde, avec un concept depuis lors toujours consacré aux vampires version romantisme noir. Mais Theatres des Vampires s'est progressivement orienté avec efficacité vers un style toujours plus gothic metal ; l'album "Jubalaeum Anno Dracula 2001" étant une transition réussie, et "Suicide vampire" marquant une mutation réussie dans le gothic metal vampirique. THEATRES DES VAMPIRES a d'ailleurs une attirance toujours plus marquée pour la scène gothic / electro comme le montre une imagerie gothique vampirique parfois légère notamment avec la pochette de cet album (qui a un côté Tim Buerton), un attrait marqué pour la fashion gothic, et surtout musicalement avec la présence d'un très bon remix electro/gothic en bonus du morceau "La danse macabre du vampire" dans une version cette fois-ci "six sex six".
Le fait marquant de ce sixième album est une place très importante accordée à la chanteuse Scarlet, qui n'est plus cantonnée aux backing vocals et chœurs typiques de THEATRES DES VAMPIRES, par ailleurs très bons, mais qui avec cet album prend une place importante aux côtés des voix claires et théâtrales de Alexander, qui cette fois-ci a définitivement abandonné le chant black. D'ailleurs les éléments black ont désormais totalement disparu.
On a donc avec "Nightbreed of macabria" un très bon cd de gothic metal mélodique à l'atmosphère vampirique et théâtrale, avec beaucoup de synthé, et des refrains très accrocheurs. "Nightbreed of macabria" confirme donc comme à chaque nouvelle sortie que cette formation italienne ne saurait être que justement plus mise en avant.
Adnauseam
THEATRES DES VAMPIRES
"Pleasure and pain"
Gothic metal vampirique
Italie
Dreamcell 11 / Aural music, 2005
Nouvel album pour THEATRES DES VAMPIRES qui poursuit son évolution à l'intérieur de sa période gothic metal inaugurée par le quatrième album "Suicide vampire" en 2002. Ce septième album (huitième si on compte "Jubilaeum") marque une étape importante puisqu'il est marqué par le départ de son chanteur initial, non remplacé, qui avait développé un chant clair très appréciable, ce qui signifie également la disparition des chœurs formés de Alexander et Scarlet.
Par-contre, le groupe prend une tournure des plus appréciables puisque Scarlet, autrefois chanteuse guest, devient la nouvelle leadeuse du groupe; le précédent album lui accordait déjà plus de place, cette fois-ci son chant est permanent. Il ne s'agit absolument pas d'un chant féminin lyrique comme toute la vague de gothic metal actuelle, qui n'a rien de gothic d'ailleurs, mais d'un chant féminin saccadé, scandé, des plus appréciables, vampyrique serait le mot. Quelques discrètes voix masculines se glissent dans certains morceaux mais elles sont assurées par des musiciens guests italiens non anonymes comme Flegias (Necrodeath, ex-Opera IX), Dhilez (Ancient), Gampaolo (stormlord) et également Bruno Kramm de Das Ich.
Mise à part le chant, la musique a également évolué; tout en étant metal, elle est désormais beaucoup plus imprégnée de vrai gothic rock dans les mélodies et les sonorités, et même clairement, tournant définitivement la page avec son passé black metal. De très bons titres sont à noter comme l'excellent "Solitude", très goth, ou encore "Pleasure and pain". L'intérêt de Theatres des Vampires pour la scène gothic/electro transparaît aussi dans cette passion pour les remixes qui a court depuis "Suicide vampire". Ainsi "Pleasure and pain" contient deux bonus (qui font atteindre les 45 mn à l'album certes): un très bon remix de "Pleasure and pain" qui n'est pas de trop, par Bruno Kramm de Das Ich, mais aussi une reprise d'un ancien morceau avec "Mater tenebrarum", seul point négatif de cet excellent album avec son coté tendance opéra vraiment raté.
Il s'agit là du meilleur enregistrement de Theatres des Vampires, qui s'ajoute ainsi à une très bonne discographie, surtout pour la deuxième période, et qui marque une évolution efficace vers le gothic rock pour ce groupe parti du black metal symphonique.
Adnauseam
A lire: Interview de THEATRES DES VAMPIRES
http://www.theatresdesvampires.com
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