Formé en 1989, The Gathering est surtout connu pour la période avec la chanteuse Anneke Van Giersbergen (1994-1997) qui ne commence qu'avec le troisième album Mandylion et qui a fait connaitre le groupe sous ses facettes gothic metal, metal/rock progressif et même trip rock. Il y a eu une histoire avant cela et comme de nombreux groupes novateurs dans les années 90 qui ont marqué la musique par leur identité et leur volonté de repousser les cloisonnements, The Gathering puise ses sources dans un registre musical plus extrême et a émergé de la scène doom/death metal. Après deux demos (diffusées plus largement avec la compil Downfall: The Early Years en 2001), inévitablement moins élaborées, The Gathering a engendré un chef d'ouvre en 1991 avec Always, un premier album qui s'insère dans la scène doom death alors émergente, mais comme la plupart des albums à cette époque, assez unique et distinct des autres. Les synthés avec une touche new age et le chant féminin plutôt soprano associés à une musique death atmosphérique et doom ont engendré un album chargé en atmosphères. Tout comme l'illustrent les textes et présentations des morceaux présents dans le livret, cet album fait la part belle aux émotions intenses et sombres mais ne baigne pas dans un registre dépressif à la différence de la plupart des groupes. A l'époque, la chanteuse s'appelle Marike Groot et son rôle est secondaire puisque le chant principal est assuré par Bart Smiths dans un registre à consonnance death ; les deux feront leur réapparition pour les 25 ans du groupe en novembre 2014 et apparaissent ainsi sur le live officiel TG25: Live at Doornroosje sorti en 2015.
En 1994, The Gathering a entrepris de sortir une version remixée et remasterisée de cet album avec une pochette très étrange ; on peut retrouver les deux versions regroupées sur la réédition Peaceville de 2014. 30 ans après, en mai 2024, The Gathering décidément instatisfait mais voulant continuer de peaufiner ce grand album, a décidé d'en sortir encore une nouvelle version à nouveau remixée et remasterisée où effectivement on perçoit bien des nuances intéressantes, valorisant notamment les synthés. Pour l'occasion ils ont même légèrement retouché l'excellente et intriguante pochette originelle. L'album est disponible en CD standard mais aussi sous d'autres formes ; une version avec livre, une version quadruple (!) LP propose 34 titres avec la version d'origine à la suite, les 2 demos, les versions live du TG25.
L'album suivant, Almost a Dance, ne s'inscrira pas dans cette lignée et témoignera d'une évolution très bancale avec une autre chanteuse bien moins efficace (Martine Van Loon, active pourtant dans d'autres groupes de cette époque comme Orphanage et Lords of the Stone) et un chant masculin délaissant certes le death pour une voix nasillarde assez agaçante. L'album ne suscite pas un très grand intéret ; on en trouve une réédition par Peaceville en 2019. Always est en revanche le summum de cette période.